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Antiquité-Avenir s’adresse au président de la République et au gouvernement

A la suite de l’élection présidentielle et de la formation du gouvernement au mois de mai 2017, Antiquité-Avenir a adressé au président de la République et aux ministres du gouvernement les plus concernés un dossier de recommandations et de réflexion intitulé “Pour une Antiquité de l’émancipation et du dialogue interculturel. L’Antiquité pour l’avenir de notre cohésion nationale”.

En voici une version au format pdf : dossier à l’attention du président de la République et du gouvernement

 

Déclaration du directoire d’Antiquité-Avenir à la veille du second tour des élections présidentielles

Antiquité-Avenir, Réseau des Associations liées à l’Antiquité ne s’apparente pas à un parti politique et n’a pas vocation à donner de consigne de vote. Néanmoins, le directoire d’Antiquité-Avenir tient à rappeler que la charte du réseau, comme sa tribune du 30 mars 2017 expriment des valeurs républicaines et humanistes opposées à celles qu’affiche Madame Le Pen.

Lettre des associations d’historiens aux candidats à l’élection présidentielle

Madame, Monsieur le/la candidat.e. à l’élection présidentielle,

Les soussignés, présidents d’associations professionnelles d’historiens, agissent avec leurs pairs pour la défense et le rayonnement de la discipline historique, dont il n’est pas nécessaire de rappeler le rôle fondamental qu’elle joue dans la formation du citoyen. C’est pourquoi, à l’approche d’une échéance essentielle dans la vie démocratique de notre pays, ils vous interpellent afin de connaître votre position sur les points suivants :

– L’histoire est mobilisée, et parfois instrumentalisée, par et dans le discours politique. Si cette discipline n’appartient à personne, elle est toutefois au cœur de la construction de récits nationaux fortement divergents suivant les sensibilités politiques. Quelle doit-être, selon vous, la relation unissant un homme/une femme politique et plus encore un chef d’État avec la production et la diffusion d’un discours scientifique sur l’histoire ?

– Les récents classements internationaux des universités révèlent que la chute des établissements français résulte largement d’un taux d’encadrement des étudiants très inférieur aux moyennes internationales  (source : Le Monde, 2016). Quel est votre plan pour résorber cette pénurie objective de postes dans le supérieur, qui affecte la position de la recherche et de l’enseignement supérieur français et, par voie de conséquence, son attractivité ?

– Nous sommes des enseignants-chercheurs et à ce titre des formateurs. C’est pourquoi nous nous inquiétons vivement du devenir de nos étudiants, en particulier de nos docteurs, dont un trop grand nombre est en situation de précarité. Face à la pénurie criante de débouchés, notamment à l’université et au CNRS, quelles mesures entendez-vous mettre en œuvre pour améliorer la situation et surtout la résorber, en donnant à ces jeunes de meilleures perspectives de carrière en France ?

– Les concours du CAPES et de l’agrégation constituent actuellement la principale voie de recrutement des enseignants du secondaire. Comment voyez-vous l’avenir de ces concours ?

– Un certain nombre de ces docteurs, mais aussi des doctorants, réussissent les concours d’enseignement et travaillent dans des établissements secondaires, collèges ou lycées. Que proposez-vous afin que leur position de chercheur soit prise en compte par les chefs d’établissement, leur permettant ainsi de concilier leur engagement professionnel et la poursuite de leur activité de recherche ?

– Les bibliothèques universitaires constituent l’un des outils privilégiés par les étudiants durant la totalité de leurs études. Or, à bien des égards, nombre de ces bibliothèques sont dans une situation financière déplorable, tant en moyens humains (manque de personnel, réduction des horaires d’ouverture) qu’en moyens financiers (réduction de l’achat d’ouvrages ou des abonnements à des bouquets numériques). Quelles solutions envisagez-vous afin de remédier à cette carence très dommageable pour la formation de nos étudiants ?

Madame, Monsieur, le/la candidat.e à l’élection présidentielle, nous vous remercions par avance de l’intérêt que vous voudrez bien porter à ces quelques questions. Nous porterons vos réponses à la connaissance des membres de nos associations, attachées au développement et au rayonnement de la formation universitaire de haut niveau dont notre pays a besoin dans un environnement international de plus en plus concurrentiel.

Veuillez recevoir, Madame, Monsieur, l’expression de notre haute considération.

Catherine Grandjean, Présidente de la SoPHAU : Société des Professeurs d’Histoire Ancienne de l’Université
Dominique Valérian, Président de la SHMESP : Société des Historiens Médiévistes de l’Enseignement Supérieur Public
Lucien Bély, Président de l’AHMUF : Association des Historiens Modernistes des Universités Françaises
Jean-Claude Caron, président de l’AHCESR : Association des Historiens Contemporanéistes de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche

Cette lettre ouverte a été publiée sur le site Internet de la SoPHAU à l’adresse suivante :
Lien vers la lettre ouverte

Lettre de l’APLAES aux candidats à l’élection présidentielle

ASSOCIATION DES PROFESSEURS DE LANGUES ANCIENNES DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR

LETTRE OUVERTE AUX CANDIDATS à l’ÉLECTION PRÉSIDENTIELLE

Marie-Rose GUELFUCCI
Présidente de l’APLAES,
3 rue Garibaldi, 25 000 – Besançon                                                              marie-rose.guelfucci@univ-fcomte.fr

                                              Le 18 avril 2017,

Madame, Monsieur,

Vous êtes candidate ou candidat à la Présidence de la République et briguez ainsi les plus hautes responsabilités de l’État. Or, à quelques jours du premier tour de l’élection et à quelques semaines de la prise des plus hautes fonctions par celui ou celle qu’aura désigné(e) le suffrage universel, l’absence persistante dans les débats des questions pourtant essentielles que sont l’éducation et l’enseignement supérieur ne laisse pas d’être surprenante. Car il s’agit là de la formation de notre jeunesse et des citoyens de demain, mise à mal depuis des années, de gouvernements en gouvernements, par une succession de réformes décidées et appliquées trop vite, et sans concertation véritable avec les acteurs de terrain. Concernant plus particulièrement l’Université, l’APLAES (l’Association des Professeurs de Langues Anciennes de l’Enseignement Supérieur) tient donc à vous alerter contre des idées erronées et contre des mesures qui, figurant largement dans plusieurs programmes, méconnaissent les réalités du terrain comme les qualités du système français, largement reconnues cependant par nos collègues étrangers.

Comme tous les universitaires, nous sommes enseignants chercheurs, avec une triple mission aux éléments étroitement complémentaires : la formation initiale ; la formation continue ; la recherche – recherche de fond dans nos domaines de spécialité, ou recherche à durée très déterminée dans le cadre de projets régionaux, d’appels à projets européens et internationaux, ou de projets spécifiques conduits au sein de nos équipes de recherche. Malgré les difficultés croissantes, qui portent parfois atteinte à ces missions, l’Université s’efforce de remplir au mieux son rôle, mais non sans des dégâts qu’une réelle volonté politique pourrait éviter :

– Concernant la formation et l’initiation à la recherche en Langues anciennes, à la vitalité bien réelle, nous mettons en garde contre une erreur extrêmement grave ou un moyen d’économie mal pensé, qui visent à justifier des mesures de fermeture progressive ou de maintien très partiel, sous forme d’enseignements optionnels, des départements de Langues anciennes ou Langues et Cultures de l’Antiquité : la dissociation, s’agissant des effectifs, des étudiants de Lettres classiques et des étudiants d’autres filières qui, pour leur cursus, leur (initiation à la) recherche ou leurs métiers futurs, ont absolument besoin d’être formés aux langues grecque et latine et aux textes dont elles donnent la clef – historiens, historiens de l’art, philosophes, étudiants en langues romanes ou sciences du langage, juristes entre autres exemples. Imaginerait-on, pour l’histoire ou la civilisation américaines par exemple, une formation des étudiants sur textes traduits, dissociant celles-ci de la langue ? Il y a là un risque très grave pour les cursus universitaires et la recherche elle-même si l’on assèche ainsi le vivier des chercheurs potentiels. Or ce risque est aggravé en France par la réforme du collège qui, contrairement à ce qui est avancé, ne maintient pas pour le latin un enseignement fléché et des heures précisément réservées, et par l’impossibilité faite à de trop nombreux élèves de poursuivre au lycée. À l’université, une formation spécifique en Lettres classiques, avec ses disciplines fortes que sont la littérature française, le latin et le grec, mais également les sciences de l’Antiquité, peut (avec des unités disciplinaires de latin et de grec généralement ouvertes aux étudiants d’autres filières) et doit être maintenue. Car si motivés et volontaires que soient nos étudiants – de toutes filières –, l’écart ne peut que se creuser avec les étudiants européens — et cela devient perceptible dans les cours et séminaires fréquentés par les étudiants Erasmus. En matière de formation, est-ce en outre le moment, dans les dangers actuels, de renoncer à donner la connaissance de langues et de civilisations qui, à l’origine de notre culture et de nos valeurs et aptes à les faire comprendre, sont aussi un socle commun et un pont si important entre les langues et les civilisations d’aujourd’hui ?
Nous sommes conscients des contraintes économiques, mais il y a là un choix politique nécessaire, et il est de la première importance de préserver au niveau national dans nos universités, et tout particulièrement dans les universités pluridisciplinaires, des Pôles littéraires forts sans lesquels une université ne saurait plus être elle-même – ce pourrait être une question de dotations spécifiques à définir. Au-delà des Langues anciennes, ce choix politique vaut pour toutes les disciplines qui, dans le domaine des Sciences humaines et sociales (SHS), construisent une culture et une pensée tout en donnant un métier : la philosophie, l’histoire ancienne et médiévale, la musicologie, l’italien ou l’allemand, étonnamment menacés de disparition à un moment où Erasmus facilite et encourage la mobilité étudiante. L’Université est certes consciente des contraintes et des obligations qui sont les siennes, et son rôle dans la formation professionnelle est indéniable. Mais s’adressant à de (tout) jeunes adultes, elle n’en doit pas moins rester un lieu de savoir.

– Concernant la recherche elle-même et sa place à l’international, nous vous alertons contre des mesures d’économie dues à des dotations insuffisantes, mesures dont nous faisons en sorte de tenir compte tant qu’elles ne sont pas mécaniquement délétères : celles, par exemple, qui n’établissent aucune priorité, en matière de maintien de postes universitaires, entre un comptage comparatif automatique d’effectifs dans les formations (effectif limité en outre pour les postes en Langues anciennes aux seuls étudiants de Lettres classiques) et une chaire de Professeur, internationalement reconnue et nécessaire parce que rare, mais qui risque ainsi d’être supprimée pour redéploiement ; ou celles qui, adjoignant tel décret restrictif (46.3, par exemple) à la publication d’un poste de Professeur resté unique (souvent à force de redéploiements systématiques dans d’autres disciplines) peuvent, dans la situation actuelle de recrutement insuffisant de maîtres de conférence pourtant brillants, empêcher qu’il ne soit pourvu. Ajoutons qu’en Langues anciennes, la recherche concerne aussi la réception de l’Antiquité, la transmission des manuscrits ou des courants de pensée, et que ces suppressions nuisent donc, de surcroît, à l’efficacité des laboratoires dans leur ensemble.

– Enfin, et sans même parler de la (sur)charge de tâches administratives, non reconnues pour beaucoup, qui touche les universitaires, nous vous alertons sur la souffrance au travail qui a été générée pour tous, personnels et étudiants, y compris en formation continue, par le système incessant des maquettes de formation, faites, défaites et refaites pour s’adapter aux contraintes des COMUE ou à celles des regroupements par grandes régions. Car les contours des COMUE ont pu brusquement changer ou se reconfigurer, et faire ainsi obstacle à des collaborations en formation ou en recherche patiemment créées, tandis que les différents regroupements (COMUE et grandes régions) découragent des étudiants de valeur qui n’ont pas les moyens d’étudier si loin de chez eux, ou viennent imposer aux inscrits en formation continue de travailler à tel endroit en suivant parallèlement cette formation en tel autre – qui n’est proche de leur lieu de travail que dans l’abstraction d’une carte géographique. Si les différentes universités travaillent certes en collaboration avec des universités proches, françaises ou étrangères, et souvent très bien grâce à des accords ou à des cohabilitations, le fait d’imposer par force des cadres généraux ne peut qu’appauvrir le maillage national ou lui nuire. De même, si les différentes universités travaillent avec leurs partenaires régionaux, leur donner les moyens de cette collaboration est bénéfique, mais renforcer leur autonomie par une mesure générale qui ne tient aucunement compte des spécificités existantes et sans leur garder une identité nationale serait un risque sérieux pour la qualité des formations comme pour la recherche. Nous rappelons avec force l’importance, en termes de professionnalisme, de réputation et de garantie d’équité, des instances nationales dans lesquels tous les universitaires peuvent être appelés à siéger, Conseil National des Universités (essentiellement comme membres élus par la communauté universitaire), jurys des concours nationaux de recrutement, ou organismes d’évaluation des formations et de la recherche.

C’est pourquoi nous vous demandons quelles orientations politiques fortes vous comptez définir en matière d’enseignement supérieur et de recherche si vous êtes élu(e), ou appuyer dans le cas contraire, pour préserver sur l’ensemble du territoire :

  • une offre nationale en disciplines dites “rares”, dont les lettres classiques font partie, afin de maintenir, au sein des universités pluridisciplinaires, des Pôles littéraires forts ;
  • la possibilité pour le plus grand nombre d’étudiants de suivre, en complément de sa formation fondamentale, les enseignements de langues, littératures et civilisations anciennes qui lui sont nécessaires ;
  • un vivier de chercheurs et d’enseignants chercheurs en langues anciennes et en sciences de l’Antiquité.Nous voudrions, pour conclure, souligner la fulgurante actualité des textes antiques dans cette étrange campagne présidentielle : le 24 mars dernier à 10h, 5000 lecteurs à travers le monde ont lu en même temps un chant de l’Odyssée de leur choix en toutes les langues et en grec ancien, dans le cadre du festival latin-grec européen et à l’initiative de deux collègues lyonnais. En ce moment où il est tant question de « démocratie grecque » (et où le sens du terme « démocratie » est convoqué et interrogé par tant de discours), nous rappellerons qu’en grec ancien, le terme politeia désigne certes une constitution politique et ses institutions, mais également – et en même temps – les mœurs des citoyens, la philosophie grecque de l’histoire, suivie par les penseurs de la Renaissance italienne et des Lumières, montrant exactement comment et à quel moment les constitutions et les civilisations se perdent avec l’amenuisement, inévitablement humain, des vertus civiques : le courage et la modération de chacun, le désintéressement et le dévouement au collectif des dirigeants politiques (ou des États, à l’international) ; mais la dégénérescence peut être néanmoins retardée par la connaissance et la maîtrise temporaire du processus – celles-là même que l’étude des textes peut donner, s’ils les lisent, aux générations futures.

Pour l’APLAES
La présidente, Marie-Rose Guelfucci

Le « rêve présidentiel » de l’APLettres

Imaginons, le temps de ces quelques lignes, qu’un candidat à l’élection présidentielle ait cure de l’instruction des Français, que, partant, il nous ait écoutés et entendus, et qu’il nomme un ministre de l’éducation nationale compétent et volontaire. Celui-ci veillerait en premier lieu à ce que l’enseignement soit possible. Il affermirait l’autorité de l’Institution et de ses professeurs, parce que le respect du savoir est la condition nécessaire de la démocratie et qu’il faut imposer son prestige aux blandices de l’air du temps, du mercantilisme ou du fanatisme. Il exigerait par conséquent qu’une stricte discipline règne dans les établissements, parce qu’il aurait compris que, loin de brimer les élèves, elle est indispensable à leur sérénité, donc à leur émancipation. Et, comme pour apprendre il faut aussi du temps, il rendrait aux disciplines les heures dispersées et gaspillées en des dispositifs prématurément « interdisciplinaires » assurément vains ou vaniteux ; il rendrait notamment au français toutes les heures perdues depuis quarante ans et réparerait la mutilation barbare dont les langues anciennes viennent d’être victimes. Il ne prendrait d’ailleurs pas sur les heures de cours les moyens d’aider les élèves en difficulté et ne chargerait pas l’école de résoudre les difficultés qui ne sont pas d’ordre pédagogique. Il ouvrirait les classes de mise à niveau pour les non francophones, d’autres pour ceux que leur parcours avait déscolarisés et retardés ; il commettrait à l’étude du soir des étudiants compétents et des professeurs honoraires au tutorat d’élèves désorientés. Il veillerait à ce que le ramassage scolaire ne soit pas un temps d’abrutissement sonore et à ce que les sorties, voyages, activités parascolaires soient des moments de dépaysement dans l’élévation. Enfin, il ne ferait pas d’un prétendu socle commun une geôle collective au plafond trop bas, mais il assurerait à tous des bases solides, les fondations sur lesquelles chacun pourrait se construire, dans des établissements où l’on irait sans hiérarchisation inepte, parce le calme y permettrait l’excellence, qu’elle soit classique, technologique ou professionnelle. Ce cadre mis en place, il prendrait soin de le nourrir de programmes consistants et pertinents, qui n’imposeraient pas une pédagogie sectaire, qui ordonneraient l’apprentissage progressif et méthodique des connaissances, de manière qu’elles se cumulent et s’articulent. Il demanderait ainsi que la grammaire bénéficie d’un temps spécifique et systématique, que l’orthographe ne soit pas négligée, que le vocabulaire soit méthodiquement et continûment enrichi, que la littérature soit précocément et intelligemment fréquentée, les auteurs connus et le contexte éclairé, la forme dégustée en étant toujours rapportée au sens – il ne voudrait pas qu’on obtînt son brevet sans conjuguer le subjonctif, ni son bac sans savoir expliquer Racine. Il saurait forcément que le latin n’est pas seulement à l’origine du français, mais qu’il en est pour ainsi dire la matrice continuée ; aussi tiendrait-il à ce que tous les élèves y aient été initiés en Sixième, que nombreux soient ceux qui en poursuivraient l’étude et aborderaient celle du grec ancien, de sorte que l’on pourrait recréer au lycée une vraie série littéraire, où l’on étudierait forcément les textes antiques. Car il aurait à l’esprit que la connaissance intime, étayée autant que possible sur celle des Anciens, de la langue et le la littérature françaises peut seule éviter les replis communautaires et l’uniformisation mercantile, la fortune des démagogues et la violence des guerrres civiles. Il aurait compris que la République n’est pas sans son école – ni la France sans sa langue…

Romain Vignest

Cet éditorial a été publié sur le site de l’APLettres à l’adresse suivante :

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Adresse des Clionautes aux candidats à l’élection présidentielle

Les déclarations multiples des candidats à l’élection présidentielle ayant trait à l’histoire (roman national, appréciations diverses sur la colonisation, etc.), ont conduit les Clionautes à les interroger sur les différents points qui concernent le champ de compétences des professeurs d’histoire et de géographie et dont certains concernent l’Antiquité.

Placée sous le patronage de Condorcet, cette adresse figure sur le site des Clionautes à l’adresse suivante :

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Les réponses des candidats à la Société des agrégés

La Société des agrégés a envoyé aux onze candidats à l’élection présidentielle un dossier et une lettre afin de les interroger  sur leur ambition pour l’éducation nationale, l’enseignement et la recherche.
Soucieuse de neutralité, la Société des agrégés a procédé à ce travail d’enquête pour l’information de ses adhérents et du public : il s’agissait d’obtenir des réponses sur des points qui n’étaient pas
spontanément abordés pendant la campagne.
Elle ne soutient aucun candidat.
Les réponses des candidats figurent à l’adresse suivante :

Lien vers les réponses des candidats

Demandes de l’Association des Études grecques aux candidats à l’élection présidentielle

L’Association des Études grecques est vivement préoccupée par le sort réservé à la langue, la littérature et la civilisation grecques dans l’enseignement français au niveau de l’enseignement secondaire et de l’enseignement supérieur.

Dans l’enseignement secondaire, les langues anciennes, dont les méthodes d’enseignement ont considérablement évolué en s’appuyant notamment sur les apports du travail en équipe et des TICE (où elles jouent un rôle pionnier), contribuent fortement à la maîtrise du français et structurent la conscience d’une culture européenne et méditerranéenne commune. L’enseignement du grec ancien joue à cet égard un rôle essentiel pour les élèves de collège et de lycée : il leur permet en particulier une connaissance des grands mythes fondateurs et des premiers grands textes littéraires, mais aussi une initiation progressive à l’histoire de l’art, ainsi qu’à l’histoire des sciences et à la science politique, toutes disciplines auxquelles le grec ancien a fourni un grand nombre de termes précis et de concepts essentiels. La valeur véritable de cet héritage est souvent méconnue si ne sont plus enseignées ni la langue dans toute sa richesse et sa portée, ni l’histoire des mots et de la pensée qu’ils expriment. L’enseignement du grec ancien permet en effet aux élèves, en passant par le prisme essentiel de la langue, une meilleure appréhension de ces aspects essentiels. Il contribue en outre à faciliter la maîtrise du français, qui est un enjeu fondamental de la formation des élèves quelle que soit leur orientation future, et contribue ainsi, avec le latin, à réduire les inégalités entre élèves.

Contrairement à ce qui est parfois allégué, ces enseignements en collège restent attractifs en raison du profond renouvellement des méthodes d’enseignement des professeurs, et ils constituent dans des collèges a priori peu favorisés un moyen culturellement fort de promouvoir l’égalité des chances entre élèves, puisqu’ils favorisent une connaissance rigoureuse et approfondie de notre langue et qu’ils sont l’un des moyens d’accès privilégiés à une culture partagée.

Or, la réforme du collège a mis à bas la possibilité démocratique d’offrir cet enseignement à tous les élèves quel que soit leur lieu de résidence : il ne peut plus, en effet, apparaître qu’indirectement au sein des EPI (enseignements pratiques interdisciplinaires), sous la forme de l’appellation « Langues et Cultures de l’Antiquité » (LCA), ou comme enseignement de complément, mais sans figurer dans les grilles réglementaires et sans disposer de moyens explicitement fléchés, soumis au bon vouloir des chefs d’établissement, et parfois même enseigné par un professeur qui n’a pas de formation de Lettres classiques : son enseignement comme discipline a été de fait gravement mis à mal.

C’est pourquoi nous vous demandons solennellement quelles mesures vous mettrez en œuvre dans le secondaire pour promouvoir les langues anciennes et particulièrement l’enseignement de la langue, de la littérature et de la civilisation de la Grèce ancienne. Nous souhaitons tout particulièrement :

– le rétablissement en collège d’un véritable enseignement optionnel de grec ancien en tant que discipline reconnue, avec les horaires antérieurs à la réforme, et sans que l’enseignement du latin ou du grec soient exclusifs l’un de l’autre.

– en lycée, dans le cadre d’une filière L, un enseignement de latin et de grec, et la possibilité pour les élèves scientifiques de prendre du grec en option.

Dans l’enseignement supérieur, et dans le cadre de l’autonomie des établissements, le grec constitue souvent un apport essentiel aux autres formations disciplinaires, en sciences humaines bien sûr, mais également en sciences, notamment en médecine ou en mathématiques. Dans ce type de formation, destiné à un public non-spécialiste, la prise en compte de la langue doit rester fondamentale, cette dernière risquant trop souvent d’être sacrifiée au profit d’une culture généraliste :  qu’il s’agisse de recherches approfondies en archéologie, en histoire, en paléographie, en épigraphie, en philosophie, en littérature — de la littérature médiévale à la littérature contemporaine, française et européenne —, la connaissance des langues latine et grecque est indispensable ; les ignorer dans l’enseignement supérieur contribuera au déclin de la place scientifique de la France dans le monde.

L’Association des Études Grecques regroupant la plupart des chercheurs et enseignants chercheurs dont les travaux en sciences de l’Antiquité sur le monde grec sont connus au plan national et international, s’inquiète plus particulièrement de voir les formations spécifiques en Lettres classiques se réduire  dangereusement. À moyen terme, le renouvellement de chercheurs et d’enseignants-chercheurs français s’en trouvera définitivement compromis, et cela au moment même où la politique scientifique du CNRS se donne l’objectif de promouvoir les recherches dans les disciplines rares, où l’ANR soutient des projets de pointe dans le domaine des sciences de l’Antiquité, notamment à travers certains LabEx, et où, dans un contexte international fortement concurrentiel, la science française, dont la qualité est reconnue, doit conserver son rang – et, pour cela, veiller à la formation des générations montantes qui continueront de la faire rayonner.

Il importe à cet égard que soit naturellement maintenue une formation spécifique de spécialistes en Lettres classiques, et pour permettre à terme la relève dans ces domaines de la recherche, que soient maintenus et promus les concours de Lettres classiques, et notamment rétabli un capes spécifique à cette discipline. Nous souhaitons en particulier que la qualification des étudiants dans ces concours exigeants soit prise en compte comme une formation professionnalisante dans les évaluations des formations permettant aux universités d’établir leur carte des formations.

Afin que les universités, dans le cadre de leur autonomie, puissent partout où c’est possible promouvoir un enseignement de haut niveau en langue, littérature et civilisation grecques, nous vous demandons de vous engager à rendre à ces formations toute leur valeur.

 

Demandes de la Société des Études Latines aux candidats à l’élection présidentielles

La Société des Études Latines s’inquiète vivement du sort actuel de l’enseignement du latin et, plus généralement, des humanités à tous les niveaux de l’enseignement français.

En effet, alors que la langue latine a produit l’essentiel de la langue française (et des autres langues romanes) et que les humanités constituent la base de notre culture, l’étude du latin et de la littérature gréco-latine a été réduite dans les établissements d’enseignement français à la portion congrue et a été littéralement sacrifiée ces dernières années dans les collèges et dans certaines universités.

La Société des Études Latines interpelle les candidats à l’élection présidentielle de 2017 et leur demande quelles mesures ils comptent mettre en œuvre pour préserver cette composante fondamentale de la culture française. Ses questions portent plus précisément sur les points suivants, relevant des divers niveaux de l’enseignement français.

Dans le Premier cycle de l’Enseignement Secondaire.

La réforme des collèges a eu pour effet de supprimer l’enseignement du latin dans bon nombre d’établissements et de réduire considérablement le nombre d’heures de latin partout ailleurs. La Société des Études Latines demande que, au nom de l’égalité républicaine, tous les élèves qui le souhaitent puissent commencer le latin en 5è et le continuer ensuite ; elle demande d’autre part que le nombre d’heures de latin en 5è , en 4è et en 3è redevienne au moins celui qu’ il était avant la réforme des collèges (2 h en  5è , 3h en 4è et en 3è ) car, en-dessous de ce nombre, il n’est pas possible aux élèves d’apprendre du latin. Cette demande est d’autant plus justifiée que la langue latine, par sa grammaire rigoureuse et son vocabulaire d’où est issu le français, est un outil de premier ordre pour lutter contre les deux grandes faiblesses dont souffrent actuellement, selon toutes les études, les élèves de notre pays, à savoir la difficulté à saisir les mécanismes grammaticaux du français et la fréquente incapacité à s’exprimer avec un vocabulaire précis et nuancé.

La Société des Études Latines demande en outre que, en classe de 3è, le latin et le grec puissent être étudiés conjointement, et non pas être exclusifs l’un de l’autre.

La Société des Études Latines demande enfin que l’histoire de la Rome antique soit enseignée au collège de manière détaillée afin que les élèves soient en mesure de situer clairement, dans leur déroulement historique, ces faits d’une importance majeure pour la constitution de concepts aussi importants pour notre époque que  la citoyenneté ou la construction du droit.

La composante littéraire des lycées, la filière L, est en crise. Cette situation est grave, car comment peut-on espérer un rayonnement de la culture française à long terme si l’on ne produit plus de bons connaisseurs de sa littérature ?

Or cette crise est concomitante de la quasi-disparition du cursus de lettres classiques dans les lycées alors que cette filière a toujours – et encore dans un passé proche – nourri la réflexion culturelle dans notre pays. La Société des Études Latines demande le rétablissement dans les lycées, pour les élèves littéraires,  d’une filière associant une étude exigeante de la littérature française à celle du latin et du grec. Ces deux dernières matières doivent aussi être accessibles aux élèves des sections scientifiques.

Une telle mesure, outre son impact culturel, aura pour effet de recréer le vivier qui fait actuellement défaut pour recruter des enseignants de lettres classiques. Ces enseignants seront nécessaires dans le futur, car ils sauront associer, répondant à un besoin croissant de notre jeunesse, l’étude de la littérature de notre passé à celle de la littérature contemporaine.

Dans l’Enseignement Supérieur

Les filières littéraires de nos universités subissent le contre-coup de la crise des lycées et voient actuellement leurs effectifs sans cesse décliner. Alors qu’il y a encore une vingtaine d’années, les étudiants littéraires étaient trop nombreux dans les universités, nous sommes maintenant confrontés à la situation inverse, à laquelle il faut impérativement remédier.

Les filières de lettres classiques sont frappées de plein fouet par cette crise et de trop nombreuses universités ont fermé leur cursus classique, contraintes qu’elles étaient, par manque de moyens, de supprimer les cursus dont les effectifs étaient les moins nombreux.

Ces choix relèvent certes de l’autonomie des universités, mais il est probable que, si un effort national est fait en faveur des études littéraires, les universités rétabliront tout naturellement les cursus de lettres classiques.

La Société des Études Latines demande donc qu’un tel effort soit entrepris et que le futur Ministère des Universités incite les établissements universitaires à maintenir partout où cela est possible un enseignement de lettres classiques collaborant étroitement avec les lettres modernes, la philosophie, l’histoire etc…., mais conservant une existence spécifique. Le maintien de ces cursus permettra notamment d’une part de continuer à former des enseignants dans cette discipline, d’autre part, sur le plan de la recherche, de toujours offrir la  possibilité de faire intervenir l’apport antique dans les différentes études interdisciplinaires.

Dans les concours

La Société des Études Latines demande que soit rétabli un CAPES autonome de lettres classiques et que soit maintenue l’agrégation de lettres classiques.

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L’élève qui aura pu étudier le latin au collège et au lycée disposera d’ un atout important pour emprunter ensuite un parcours de réussite : il abordera dans les meilleures conditions des études universitaires tant de lettres que de philosophie, d’histoire, de droit, de pharmacie ou de médecine. Mais l’enjeu du latin dépasse largement les limites de la France, car il constitue un socle commun à toute l’Europe. Il existe en effet une unité linguistique directement issue du latin entre les espaces francophone, italianophone, hispanophone et lusophone, et une unité culturelle forte, centrée sur le latin, entre l’ensemble des pays européens. Or si les études latines sont aussi en recul dans ces pays, elles y gardent, surtout en Allemagne, une place beaucoup plus importante que ce n’est devenu actuellement le cas en France. Ce qui est donc en définitive en jeu, c’est la capacité de la France à demeurer dans la cohérence culturelle européenne, condition nécessaire pour que les Européens puissent se comprendre en profondeur.

 

 

 

L’avenir de l’Antiquité et notre cohésion politique

L’Antiquité a-t-elle un avenir ?
Pour nous, c’est sûr ! Elle nous fait comprendre d’où vient le monde, mais aussi où il est et surtout où il va. Elle lui fournit un socle qui repose sur la raison et l’humanisme.
Est-ce si sûr pour les candidats à l’élection présidentielle ? Nous le leur demandons ! Car faire résonner l’Antiquité dans la conscience des électeurs-citoyens, c’est parier sur l’avenir de la France, d’une nation ancrée dans un passé aux racines multiples, portant un regard avisé sur elle-même et sur l’Europe, et prête à s’engager vers un futur qui réactive bien commun et cohésion nationale.

Madame, Monsieur le candidat à l’élection présidentielle,

La compétition électorale virulente à laquelle vous prenez part exacerbe les antagonismes qui traversent notre société. Si vous êtes élu, vous aurez la responsabilité impérieuse de diriger non plus seulement votre propre camp, mais la nation tout entière. Quels principes entendez-vous mettre en œuvre pour emporter l’adhésion du peuple français dans son ensemble, et en particulier de nos concitoyens qui n’auront pas voté pour vous ?

En France, une seule valeur est unanimement partagée depuis le XIVe siècle : le « commun profit », décliné aujourd’hui dans l’expression « le vivre ensemble ». Mais vous le savez, pour que l’intérêt général soit véritablement vécu comme tel, il doit recouvrir réellement ce qui est commun à tous : la conscience d’appartenir au même peuple et de marcher vers le même port, quels que soient les remous des temps. Or, cette conscience trouve sa source dans la Mémoire, Mnèmè, fille de l’histoire et plus particulièrement de l’histoire de l’Antiquité. Nous sommes tous les enfants tant des Grecs que des Mésopotamiens, des Égyptiens que des Romains, des Celtes que des Hébreux et de bien d’autres peuples de l’Antiquité. Cette histoire si ancienne constitue notre héritage commun, à nous qui vivons sur le sol français.

Telles étaient les convictions des hommes des Lumières : c’est à leur certitude absolue d’être les enfants de Jérusalem, d’Athènes et de Rome que l’on doit les mesures les plus emblématiques de la Révolution. Telle est aujourd’hui la conviction de beaucoup d’hommes et de femmes de bonne volonté : sans idéalisation ni nostalgie, ils savent que l’Antiquité est un commencement, dont il nous incombe de toujours réactiver la valeur.

Cette filiation n’est pas une vue de l’esprit, mais une mémoire vive : l’Antiquité constitue la fondation de notre édifice politique. En Grèce, les citoyens se définissent par la cité, polis ; à Rome, grâce à la République, res publica, « la chose publique ». L’élection qui vous aura porté au pouvoir est une institution de droit romain, empruntée à la conscience démocratique grecque, relayée par le droit canon et le droit de la Révolution. C’est elle qui cimente depuis l’Antiquité la res publica dont le souverain, nous, le Peuple, vous aura désigné comme mandataire.

La res publica repose sur la notion d’équilibre, inventée par Solon au VIe siècle avant notre ère et vouée à conjurer le spectre de la tyrannie, que celle-ci soit le fait d’un individu ou d’un groupe. L’équilibre est à la source même de la démocratie, elle-même fille de la raison – qui n’a pas attendu le XVIIIe siècle pour gouverner les hommes. La raison antique est le « bon sens » de Descartes ou de Jules Ferry : elle est commune à tous les hommes et doit, aujourd’hui plus que jamais, nous garder de toute dérive irrationnelle et de toute démesure, de toute hybris.

L’humanisme, c’est-à-dire l’attention portée à l’homme, constitue également un legs que nous devons à l’Antiquité : beaucoup, à partir de la Renaissance, ont su s’en souvenir. Ce legs n’est pas un modèle – à bien des égards l’Antiquité était une période d’une grande violence politique et sociale –, mais il est un ferment, un chemin qui peut être sans cesse emprunté, à toutes les époques.

Née dans l’Antiquité, la confiance en l’homme et en la raison, une raison critique toujours en débat avec elle-même, a nourri notre sentiment national comme notre conscience européenne. Elle a également irrigué l’esprit de tous les peuples qui en ont hérité : les chrétiens du nord de la Méditerranée, comme les musulmans du sud. Au IXe siècle s’ouvrait à Bagdad, alors nommée medinat es-salam, « la ville de la paix », une Maison de la sagesse, où se côtoyaient une multiplicité de religions et de langues. Les textes de l’Antiquité grecque y furent traduits en arabe et donnèrent leur souffle aux plus grands écrits philosophiques et scientifiques, en particulier ceux d’Avicenne et d’Averroès, dont Thomas d’Aquin est le débiteur, et nous-mêmes, après lui, les héritiers.

Que l’étude de l’Antiquité apprenne à conjuguer savoir et engagement, humanisme et connaissance scientifique, culture et éducation, pour forger la République des Lettres : telle est notre ambition. Qu’elle incite à porter un regard avisé sur la France, sur l’Europe et sur l’autre rive de la Méditerranée : telle est notre perspective.

Jusqu’à quand devrons-nous accepter la mise en œuvre de politiques éducatives et culturelles qui, oublieuses de nos traditions intellectuelles les plus structurantes, sapent les fondements mêmes de la République ? Jusqu’à quand devrons-nous accepter que l’Éducation nationale abandonne le projet, longtemps prioritaire et l’un des éléments de cohésion de notre pays, de former des citoyens responsables et conscients de leurs racines ? Jusqu’à quand devrons-nous accepter qu’elle cesse de les rendre aptes à comprendre les enjeux actuels et futurs de notre société et capables de lui apporter une contribution libre et constructive ?

Nous qui, au sein d’Antiquité-Avenir, œuvrons pour que l’emportent l’humanisme, la raison et l’équilibre, nous vous le demandons : pour fonder notre cohésion politique, quelle importance entendez-vous accorder aux principes issus de la raison antique ? Quel soutien chercherez-vous dans les repères communs qui nous viennent de l’Antiquité ?

En un mot, quelle résonance donnerez-vous dans votre politique à l’Antiquité, notre mère à tous ?

Au nom du directoire, Jacques Bouineau

Président d’Antiquité-Avenir, réseau des associations liées à l’Antiquité

Cette tribune a été publiée sur le site de l’hebdomadaire Le Point le 30 mars 2017 :
http://www.lepoint.fr/editos-du-point/sophie-coignard/coignard-presidentielle-le-grec-et-le-latin-s-invitent-dans-la-campagne-30-03-2017-2115824_2134.php

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