Archives de catégorie : Antiquité-Avenir signale

Avis de parution_Le latin à l’université aujourd’hui (D. Allart, Y. Berthelet et B. Rochette)

Le réseau associatif Antiquité Avenir a le plaisir de signaler la parution suivante :

Le latin à l’université aujourd’hui (sous la direction de Dominique Allart, Yann Berthelet et Bruno Rochette) aux Presses Universitaires de Liège

À l’heure où l’on s’interroge sur la place du latin dans les cursus d’études à l’université, les auteurs de cet essai rappellent, chacun avec son propre éclairage, que l’enjeu du débat sur le latin dépasse les seules questions identitaires et les simples intérêts d’une corporation d’enseignants et de spécialistes. Le latin étant le socle linguistique et historique de l’humanisme européen, son avenir est indissociable de celui des langues que nous parlons – langues romanes, bien sûr, mais aussi langues germaniques. Ignorer ce substrat nourricier reviendrait à condamner notre modernité et nos jeunes générations à vivre sans la conscience de la langue, sans savoir ce que parler veut dire, sans être en mesure de comprendre que la culture, porteuse de sens, n’est pas une option, mais une nécessité.

Sous l’impulsion de D. Allart (ULiège), ont contribué à cet essai Br. Rochette (ULiège), J. Winand (ULiège), P. Assenmaker (UNamur), C. Suzzoni (Lycée Henri IV) et Y. Berthelet (ULiège).

Voici  le lien internet :

http://www.presses.uliege.be/jcms/c_23240/le-latin-a-luniversite-aujourdhui

 

CR_JF Cottier_Marc Antoine Muret, un humaniste français en Italie

Marc Antoine Muret, un humaniste français en Italie, études réunies par Laurence Bernard-Pradelle, Christine de Buzon, Jean-Eudes Girot et Raphaële Mouren, Genève, Droz, 2020, 659 p. (Travaux d’Humanisme et Renaissance, 510).

Du 22 au 25 mai 2013, s’est tenu à Rome un colloque consacré à Marc-Antoine Muret (1526-1585), le plus italien des humanistes français et à qui « rien de ce qui touchait les textes de l’Antiquité n’était étranger » (p. 45). Ce-dernier ayant fui la France pour «…chercher ailleurs / Un ciel meilleur… » (Ronsard, Les isles fortunées, vv. 39-40) arriva en Italie dès 1554, où il publia chez Paul Manuce à Venise des textes classiques commentés, dont Catulle et Térence. Il rentra ensuite au service du cardinal Hippolyte d’Este en 1558 et, après un court retour en France (1561 à 1563), il s’installa définitivement à Rome à partir de 1563. Il y enseigna la philosophie morale, le droit et la littérature latine à La Sapienza, quasiment jusqu’à sa mort. Philologue réputé, il entretint une correspondance extrêmement abondante, tout en jouissant d’une grande réputation d’orateur.

Voici le compte rendu de Jean-François Cottier:

CR_JF Cottier_Marc Antoine Muret_août 2021

CR_Paul Veyne_Une insolite curiosité

Paul VEYNE, Une insolite curiosité, édité par Hélène Monsacré, préface de Christophe Ono-dit-Biot, Paris, Robert Laffont, « Bouquins », 2021, 1 098 p.

Les éditions Robert Laffont se sont lancées dans le projet, maintenant abouti, de rassembler en une anthologie plusieurs ouvrages de Paul Veyne. Sous le titre Une insolite curiosité, ce volume de plus d’un millier de pages rassemble, de manière assez ambitieuse, les travaux d’un historien français, spécialiste de la Rome antique, qui a profondément renouvelé le champ de la recherche en Histoire, en anthropologie et en littérature. Toutefois, il ne s’agissait pas d’enfermer dans un volume l’intégralité des livres et des articles produits au cours de sa longue carrière par Paul Veyne – entreprise borgésienne, s’il en est, au vu de son ampleur –, mais d’opérer un choix, confié par l’éditeur à l’helléniste Hélène Monsacré, et de l’organiser selon quatre grands thèmes qui mettent en évidence l’homme et sa pensée.

Voici le compte rendu de Stanislas Kuttner-Homs:

CR_Paul Veyne_Une insolite curiosité

CR_Pierre BOURETZ_ La raison ou les dieux

Pierre BOURETZ, La raison ou les dieux, Paris, Gallimard

(collection « NRF Essais »), 2021, 608 pages.

La raison ou les dieux s’ancre dans l’Antiquité tardive                                    « néoplatonicienne », souvent décrite à grands traits comme celle d’un retour à Platon, d’une « divinisation » de celui-ci et d’un tournant « théologique » du rationalisme grec. Est-ce à dire que ce moment fut celui d’un choix entre la raison et les dieux ?
Pierre Bouretz construit une vaste enquête au travers de laquelle on découvre Plotin combattant les gnostiques, Porphyre ferraillant contre les chrétiens, les derniers philosophes platoniciens en quête de vestiges des dieux anciens. Il remonte à l’origine de leur admiration pour les « sagesses barbares », décrit l’entrée dans l’imaginaire des Grecs de Mages disciples de Zoroastre, de théurges chaldéens et d’Hermès Trismégiste, interroge leurs visions concurrentes de la « voie qui mène au bonheur ». Il montre enfin qu’après une éclipse d’un millénaire environ, cette histoire se rejouerait dans des conditions nouvelles à la Renaissance.

Voici le compte rendu de Gianluca PISCINI:

CR_Piscini recension Bouretz 2_juillet 2021

 

CR_Nicole Loraux_La Grèce hors d’elle et autres textes

Nicole Loraux, La Grèce hors d’elle et autres textes, Paris, Klincksieck, 2021.

Cet ouvrage rassemble, selon un ordre strictement chronologique, cinquante-six articles écrits par Nicole Loraux entre 1973 et 2003. Il donne à lire le déploiement discontinu, expérimental, de réflexions lisibles sur le même plan que celui des livres publiés, et l’effet d’après-coup de ces derniers, leur reprise sur d’autres plans — toutes ces lignes dessinant ensemble la vaste cartographie d’une œuvre très singulière.
L’article « La Grèce hors d’elle et autres textes », qui donne son titre à ce recueil, rappelle la méthode par laquelle Nicole Loraux n’a pas cessé, selon ses propres mots, de « trouver dans la Grèce (et en abondance) de quoi la faire sortir d’elle-même » en multipliant les stratégies comparatistes, les va-et-vient entre les champs disciplinaires les plus divers (philosophie, psychanalyse, ethnologie, philologie).

Voici le compte rendu de Béatrice Hautefeuille:

CR_B. Hautefeuille_N. Loraux_La Grèce hors d’elle et autres textes_juin 2021

CR_M. Sartre_Le Bateau de Palmyre

Maurice Sartre, Le Bateau de Palmyre. Quand les mondes anciens se rencontraient. VIe siècle av. J.-C./VIe siècle ap. J.-C.,  Paris, Éditions Tallandier, 2021.

Dans l’introduction de son ouvrage, Maurice Sartre signale que, si le monde antique est plus resserré que celui qui nous est contemporain, on peut cependant questionner une forme de globalisation ou de mondialisation à l’échelle des territoires connus, qui ne serait toutefois en rien comparable à celle que nous connaissons actuellement. L’objectif de son ouvrage est de saisir le degré de connaissances que les peuples méditerranéens ont les uns des autres, dans la mesure où ils se connaissent et partagent le même cadre de vie. L’organisation générale de son ouvrage, selon un plan géographique, lui permet de faire le point sur les différentes aires et d’envisager l’interconnexion des civilisations.

Voici le compte rendu d’Adrien Bresson :

CR_Bateau Palmyre_Adrien Bresson

CR_Bernadette Cabouret, La société de l’Empire romain d’Orient. IV-VIe siècle

Bernadette Cabouret, La société de l’Empire romain d’Orient. IV-VIe siècle, Rennes, Presses universitaires, 2020, 415 p. + XVI pl.

Le présent ouvrage marque une étape importante pour qui s’intéresse à l’Antiquité tardive. Ce champ d’études est désormais pris en considération pour lui-même et non pas seulement comme un moment de transition entre l’Antiquité et le Moyen-Âge. La synthèse que propose Bernadette Cabouret confirme et renforce cette évolution générale. L’Empire romain d’Orient est pour la première fois approché spécifiquement par le biais de la question sociétale. Cette perspective permet d’enrichir considérablement la compréhension que l’on peut se faire de la période. Pour reprendre une métaphore employée dans l’introduction, il s’agit d’habiller de chair l’ossature parfois bien sèche de la donnée historique en tant que telle.

Voici le compte rendu de Delphine Lauritzen:

AA Lauritzen CR Cabouret 2020, La société de l’Empire romain d’Orient_05.04.2021

Exposition virtuelle_Josef Koudelka. Ruines_BnF-François-Mitterrand

Exposition virtuelle Josef Koudelka. Ruines, BnF-François-Mitterrand* : Josef Koudelka, Ruines, Paris, Éditions Xavier Barral/Bibliothèque nationale de France, 2020, 368 p., 170 photographies.

(visite virtuelle de l’exposition – expositions.bnf.fr/koudelka/)

Après la série de rétrospectives consacrées depuis 2002 par la BnF aux grandes signatures noir et blanc photographique, l’exposition Josef Koudelka. Ruines était présentée à la BnF-François Mitterrand, du 16 septembre au 16 décembre 2020 : l’état sanitaire de notre pays ayant conduit à la fermeture des lieux culturels fin octobre, nous n’avons pu aller la voir in situ. Mais la BnF propose sur son site internet de nombreux documents : un dossier de presse très fourni, un diaporama élaboré par le photographe lui-même en rapport avec la « Rencontre autour de l’œuvre de Josef Koudelka », un extrait du film Obéir au soleil de Coşkun Aşar et une visite virtuelle de l’exposition en reproduction numérique.

Voici le compte rendu de cette exposition rédigé par Emilia Ndiaye :

CR_Exposition virtuelle_Koudelka Ruines ENdiaye_1

Recension_D. Cuny, S. Ferrara, B. Pouderon (éd.), Les femmes illustres de l’Antiquité grecque au miroir des Modernes (XIVème- XVIème siècle)

Diane Cuny, Sabrina Ferrara, Bernard Pouderon (éd.), Les femmes illustres de l’Antiquité grecque au miroir des Modernes (XIVème- XVIème siècle), avec un Hommage à Christophe Plantin, collection Christophe Plantin, Beauchesne Éditeur, 2020, 477 p.

Ce volume conséquent et érudit (chaque contributeur présente une riche bibliographie) réunit les actes du LXIe colloque d’Études Humanistes organisé à Tours en juillet 2018 par le CESR (Centre d’Études Supérieures de la Renaissance). Ce colloque était un hommage à Christophe Plantin, le « prince des imprimeurs » du XVIe siècle, né justement à Tours vers 1520 – dont le groupe de recherche et la collection portent le nom –, et à son insatiable curiosité pour les auteurs antiques qu’il a contribué à faire redécouvrir. Son sujet, les femmes grecques illustres célébrées par les érudits de la Renaissance, témoigne de l’intérêt du CESR pour la redécouverte du grec à cette époque : alors que le latin était resté vivace en Occident, le grec avait quasiment disparu et la redécouverte d’Homère et autres auteurs grecs par des humanistes comme Pétrarque et Boccace, Thomas More, Guillaume Budé ou Érasme a changé leur regard sur l’Antiquité.

Voici le compte rendu de Sonia Richasse :

Recension_Sonia Richasse_Les femmes illustres

Recension_Michel BLAY_La déchirure du penser

Michel BLAY, La déchirure du penser. Essai sur l’effacement du logos, Coll. Encre marine, Les Belles Lettres, Paris, 2020, 92 pages.

À travers cet essai, l’historien et philosophe des sciences propose un cheminement très personnel qui conduit le lecteur de la pensée héraclitéenne aux orientations les plus contemporaines de la science, ces dernières n’étant d’ailleurs pas l’horizon vers lequel Michel Blay invite à tourner le regard. Le projet d’un tel parcours sur quelques 80 pages seulement peut de prime abord paraître incongru ou voué à l’échec. Mais l’ouvrage ne se veut nullement somme érudite, bien que l’érudition de son auteur affleure à chaque page, ni démonstration académique. Il faut également comprendre que cet essai, modeste par son volume, s’inscrit dans la continuité de travaux plus étendus, dont il reprend les motifs. Je pense notamment à ces deux livres importants : Dieu, la nature et l’homme. L’originalité de l’Occident, Armand Colin, Paris, 2013 ; La Chair vive et la beauté de l’exister. Quatre chapitres sur l’infini dans le fini, Jean Maisonneuve, Paris, 2015.

Voici la recension de Frédéric Le Blay :

CR Michel BLAY_La déchirure du penser_18.01.21